cacao, producteur ivoirienCÔTE D'IVOIRE 

Cacao: Malgré l’augmentation du prix, il faut mettre l’accent sur les cultures d’autoconsommation.

On annonce une augmentation du kilogramme de cacao à 900 frs, c’est-à-dire, 1.35 euro, est-ce cela qu’il doit s’agir ? Une augmentation qui ne résout pas les conditions de la pénibilité des parents paysans. C’est le consommateur qui fixe ces prix. C’est une chanson servie aux pauvres parents-paysans, depuis des lustres et ils croient que c’est normal. Ils laissent faire.

Nous sommes en 2023 et jusque-là aucun planteur de ce cacao ne sait comment et où, les décisions de ses efforts sont prises, au regard des conditions éreintantes dans ses plantations. Une tasse de chocolat en Europe n’est pas moins de +2 à 4 euros, sans compter ceux fixés pour les tablettes et les emplois qui s’y créent en Europe pour la transformation des fèves.

Si, les états producteurs de cette matière première prisée en occident, faisaient transformer ces fèves sur place dans leur pays, non seulement, prenons le cas des ivoiriens, ils apprendraient à le consommer et des emplois seraient aussi créés.

Quand le parent-paysan a fini sa production, il n’a plus la main sur ce que deviennent ses productions. Il ne sait plus où elles vont et ce qu’elles deviennent. Les fèves atterrissent au port, ce sont des multinationales qui s’occupent du reste. Ces multinationales qui ne connaissent pas les conditions de travail dans les plantations  de ces parents paysans, sont celles qui se sucrent sur le dos de ceux-là. Pourtant, ils n’ont aucune assurance encore moins de retraite, on les soumet à cultiver ce cacao qui nourrit plus les occidentaux que les producteurs.

Savez-vous que ce cacao, transformé sur place en Côte d’Ivoire par exemple, non seulement produira des emplois, mais ses dérivés pourront consolider d’autres acquis ? On peut y tirer de l’alcool, de la cosmétique, du chocolat, de la nourriture pour le bétail et toutes ces richesses vont mourir ailleurs et ce sont les pauvres parents paysans qui en bavent.

Autant on parle du cacao, c’est pareil aussi pour les autres cultures de rente dites pérennes, le café est bien d’autres. On parle de retard des pays africains surtout de la Côte d’Ivoire premier producteur mondial du cacao qui ne fait pas bénéficier des avantages à ses populations. 

Il faut mettre l’accent sur les cultures d’autoconsommation. Changeons de paradigme en cultivant ce que nous consommons.

Quelle est l’utilité de la culture quand son exploitation ne produit pas de riches-bourgeois ? Il faut sensibiliser les populations sur la culture d’autoconsommation qui peut nourrir des familles. En donnant une place importante aux produits d’autoconsommation, (riz, aubergine, gombo, piment, manioc qui se produit déjà…)  et il ne faut pas oublier que le désert est aux frontières ivoiriennes, à force d’utiliser des milliers d’hectares de forêts pour ces cultures ingrates. On n’est pas loin du désert au regard de la chaleur torride. Pourquoi ne pas mettre l’accent sur les cultures d’autoconsommation. Si la Côte d’Ivoire semble travailler pour les autres, il faut laisser faire. 5 grammes de poudre de cacao est vendue à +4 euros.

C’est pourquoi nous mettons l’accent sur les produits de consommation comme le riz, le manioc, le maïs, la banane, le gombo, l’aubergine dont le prix au kilogramme dépasse de loin ceux des produits de rente comme le cacao et le café et j’en passe.

Si le prix du kilogramme du cacao est passé à 900 frs, ce n’est pas une joie si et seulement si les parents paysans ne prennent pas part aux conditions de fixation des prix et n’en bénéficient pas réellement pour l’amélioration de leurs conditions de vie.

                               Atchory Alexandre 

          Correspondant permanent à Abidjan 

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