corruption, rue d'Abidjan bondée de véhiculesINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Conservation d’une vision d’intégration nationale et de reconstruction des solidarités.

Conservation d’une vision d’intégration nationale et de reconstruction des solidarités en Côte d’Ivoire. Nous publions cette contribution qui retrace selon ses auteurs, les raisons de l’existence de la politique actuelle appliquée par le président ivoirien, M. Ouattara. Quiconque souhaiterait nous faire partager sa contribution à la compréhension de la vie sociopolitique, serait le bienvenu.

Conservation d’une vision d’intégration nationale et de reconstruction des solidarités

En Côte d’Ivoire la problématique de la conservation des acquis se pose dans le cadre d’un échiquier politique bipolarisé entre une majorité de gouvernement centriste libéral-social, républicaine et progressiste (le RHDP) et une opposition d’extrême droite identitaire «autochtoniste» qui entend homogénéiser la société Ivoirienne par exclusion ethnique.

L’opposition opportuniste (PDCI-Daoukro, le RACI-GPS de Soro Guillaume, l’opposition traditionnelle (FPI de Laurent Gbagbo), et leurs divers satellites regroupés au sein l’EDS (Armand Ouegnin) du CDRP (autour d’Henri Konan Bédié), réinvestissent le discours populiste de la « lutte de libération nationale » et de «l’ivoirité politique», qui avait déjà plongé le pays dans une profonde crise.

Cette vision socio-politique considère que la Côte d’Ivoire appartient à de prétendus peuples d’autochtones qui seraient envahis par d’autres catégories d’ivoiriens, qualifiés les uns, de dernières souches et les autres de douteux, parce que provenant du septentrion qui partage la même civilisation que certains pays voisins, jugés «étrangers» de ce fait, il leur est reproché de s’être appropriés l’économie et les rouages de l’Etat.

Or, ces stéréotypes , ces stigmatisations et ces assignations identitaires ne reposent sur aucune vérité scientifique et aucun fondement historique sérieux relativement à la dynamique de la construction de la Côte d’Ivoire anté et post-coloniale. Aussi, le projet politique majeur de l’opposition actuelle est de redonner « la Côte d’Ivoiriens aux Ivoiriens » comme le déclare clairement leurs leaders, Essy Amara, Charles Konan Banny, Simone Gbagbo, Lorougnon Odette et récemment Henri Konan Bédié dans une interview du Monde parue en juin 2019 et dans un panneau publicitaire électoral de son parti  de ce mois d’août 2020.

Les thématiques du discours politique du RHDP sont au contraire celles d’ « intégration nationale », d’« inclusion sociale », de reconnaissance de l’Altérité, de « vivre-ensemble », d’ « alliance entre identité ethnique et rationalité économique », entre « tradition et modernité ». Cette vision sociétale d’une Côte d’Ivoire moderniste, hétérogène, solidaire et fraternelle s’incarne, depuis une décennie, dans une politique concrète de construction nationale et de reconstruction des solidarités.

C’est cette articulation des relations interpersonnelles, communautaires, territoriales, institutionnelles, juridiques, sociales, culturelles et économiques, qui fonde la cohésion nationale. L’objectif ici est de développer par ce moyen une capacité étatique permettant de garantir à tous des conditions de vie de dignité minimale (satisfaction des besoins primaires). Le RHDP entend également transformer l’économie de marché en développement endogène par la médiation de la démocratie participative. Sa gouvernance est conséquemment structurée par les principes démocratiques de citoyenneté, de représentation politique des intérêts sociaux et de la limitation du pouvoir par les droits humanitaires.

Les enjeux politiques de l’élection présidentielle d’Octobre 2020 sont de conserver ces acquis et de les achever en suivant la même trajectoire politique et le même cadre macro-économique face à une extrême droite identitaire qui entend les remettre en cause à partir d’une vision communautariste, de la société, de l’économie et de l’Etat. Il est remarquable que cette politique de construction nationale s’est traduite par une décennie de stabilité politique, de sécurité intérieure et à nos frontières, de paix civile, d’un prodigieux développement économique et d’un indéniable progrès social.

Le choix qui se pose à la Côte d’Ivoire est entre ces deux projets : l’un de désintégration et l’autre d’intégration nationale, développement économique et de progrès social.

Dr Alexis Dieth Professeur de Philosophie

et Pierre Soumarey Auditeur et Essayiste

Related posts

Leave a Comment