Côte d’Ivoire: Droit de réponse en rapport avec l’interview publiée par l’intelligent d’Abidjan du 25 Avril 2019
Suite à une interview accordée au quotidien L’Intelligent d’Abidjan, il m’est revenu de façon récurrente que plusieurs auraient été déçus et me taxeraient de jouer un double jeu. Il est donc nécessaire de faire cette mise au point, pour recadrer les choses et éviter que nous nous éloignions du but.
- Relativement au prolongement du mandat du Président actuel: Nous sommes engagés dans une lutte pour la restauration de la paix et la démocratie. Nous nous efforçons donc de trouver des solutions face à la dictature d’Abidjan, mais en même temps nous devons tenir compte des principes démocratiques dans nos propositions. C’est ainsi qu’en présentant notre solution phare qui es la mise en place « d’un cadre d’échange inclusif » dans les meilleurs délais, qui sera composé du pouvoir, de toute l’opposition et de toute la société civile, pour travailler à la résolution de toutes les sources de conflit avant 2020, nous avons dit qu’à la suite de ses travaux, les membres de ce cadre de concertation décideraient de l’opportunité d’organiser les élections en 2020 ou pas. La priorité étant de réunir les conditions d’élections apaisées et démocratiques, si les membres de ce cadre de concertation estiment que les conditions ne sont pas encore réunies pour organiser des élections, ils proposeraient donc la formule à adopter avant que les conditions ne soient réunies. Au nombre des possibilités, il y a celle de prolonger le mandat du Président ou celle d’une transition, mais c’est à tous d’en décider. Comprenez donc que je n’ai pas exprimé un souhait ou un vœu, mais plutôt une hypothèse. Ce serait contradictoire de lutter pour la restauration de la démocratie et souhaiter le prolongement du mandat d’un dictateur !
- Relativement au mariage au sein d’une même ethnie : J’en ai parlé en relevant l’importance du brassage ethnique dans l’atténuation des conflits. Dons si on a une majorité de couple mixte, le métissage va favoriser l’acceptation des uns et des autres, donc il peut nous permettre d’éviter la guerre. Cela dit, c’est évident que ce n’est pas moi qui dirige les choix des uns et des autres. Je ne saurais donc interdire des mariages selon la volonté des concernés. Chacun est libre d’épouser qui il veut. Ce n’était qu’une proposition non contraignante en faveur du brassage ethnique.
- Relativement au traitement de l’information par les journalistes: Nous pensons que tout le monde sait que chaque journal ayant sa ligne éditoriale, il est connu que chacun exploite les informations selon sa ligne et se sont les aléas des interviews non contrôlées. Cela me servir de leçon, mais étant de la société civile, je ne saurais refuser une interview de quel journal que ce soit parce que tous les publics nous intéressent pour les sensibiliser sur nos propositions.
- Relativement à la lutte, permettez-nous d’attirer votre attention sur la nécessité de nous en tenir à l’essentiel. L’essentiel, c’est comment nous fédérer pour sauver notre pays de la dérive ? Lorsque nous perdons notre temps à nous combattre, nous faisons le jeu du pouvoir d’Abidjan. Lorsque nous nous attardons sur ce qui ne relève pas de l’essentiel, nous faisons le jeu du pouvoir d’Abidjan qui n’a d’autre objectif que nous emmener à perdre le temps pour faire un passage en force.
Soyons donc concentré sur l’essentiel. L’essentiel, c’est de réaliser que le pouvoir ruse non seulement avec tout (Réconciliation, réforme de la CEI, Désarmement, etc.), mais méprise les propositions de l’opposition et de la société civile. Nous devons donc comprendre qu’il est impératif de nous unir pour exiger d’avoir voix au chapitre sur toutes les questions sensibles qui déterminent l’avenir de notre pays. ACI propose donc la signature massive de la pétition pour la mise en place de ce cadre d’échange inclusif, seule solution pour garantir des échanges inclusifs et pour décider ENSEMBLE de ce qu’on doit faire en 2020, sinon tout nous sera imposé et nous n’aurons que les réseaux sociaux pour nous plaindre comment nous savons bien le faire, mais le pays nous échappera.
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