Côte d’Ivoire: Hommage à lui, cantador de la capitale: Artiste musicien agni disparu, fatigué de nous servir à Abongoua
A mon grand frère et oncle Boni Tcherewa alias, Cantador de la capitale
Tout petit, mes parents se sapaient pour aller à ses soirées en live, j’étais tout petit
Son arrivée à Abongoua, était une fête et le village bougeait surtout du côté des tailleurs
Les femmes, nos mamans se dépêchaient pour finir leur cuisine et se draper dans leurs plus beaux habits pour aller danser en chantant en chœur ses chansons
Le soir, les coqs rentrés dans leur basse-cour, ne chantaient plus et les mélomanes grouillaient d’envie
J’étais tout petit, mais j’en ai gardé de beaux souvenirs
Ma mère s’affairait parce qu’il venait souvent partager notre dîner copieux
C’est moi qui allais acheter le vin et accessoires pour accompagner ses repas de notre idole
Celui qui n’allait pas à ces soirées était considéré comme pauvre ou ennemi
Le droit d’entrée ne coûtait pas cher
Les fonctionnaires de l’époque aussi, venaient et dans la nuit noire souvent, ils venaient garer voitures de luxe pour des distances minimes
J’en avais vu qui draguaient dans la nuit noire
Si le temps est sincère, tu l’es aussi, parce que tu es devenu ce temps
La fois où j’ai assisté tout petit, il n’était pas venu tôt, mais ses musiciens ont fait le show
On dirait qu’il y avait des abonnés comme les Boni Amoin, Kouabeman Aka, Boni Paul, Jean Ettien, ma mère et j’en passe.
Comme des étoiles dans le ciel, les années ont passé
Lui est resté comme une fable
Comme les Johnny Halliday sont pour les français, Cantador était pour nous, l’immortel
Cantador signifie, le chanteur en espagnol, je l’ai su quand je suis arrivé au collège
Composez en agni, cette de langue de pute, n’est pas du tout aisé
Depuis ce ne sont que des chansonniers pour nous rimer au son des Ahoussi
Le grand compositeur, interprète en agni a tiré sa révérence et dans quelles conditions ?
Les étoiles resteront toujours illuminées pour saluer incruster son image dans les rois mages
Qui, pour lui ouvrir grandement les portes du paradis afin qu’il rejoigne tous ses fans qui l’ont adulé ?
Oh, mon grand orateur, narrateur qui nous a fredonnés des refrains en mémoire de nos disparus
Il avait la magie de nous ramener auprès des morts, notre griot immortel
Oui, ce Boni, même s’il ne maîtrisait pas les pas de danse au rythme de ses propres mélodies
C’est parce qu’il était tout le temps debout, avec son micro dans les bras et il n’avait pas le temps, de sa chorégraphie, je le comprends
Cantador nous parlait, nous conseillait, nous berçait, il faisait notre fierté
Il a chanté Abongoua et sa voix avait dépassé les frontières de notre joli Abongoua d’alors
Aujourd’hui, ses œuvres sont rares de trouver, c’est ça aussi, la magie dans ce métier
Il avait vraiment épousé son métier, la musique qu’il maîtrisait avec dextérité
Il a longuement et toujours chanté le président Bédié, Koffi Attobra Théodore, Abinan Pascal, Kouamé oi Kouamé, joli bébé et j’en passe…..
Et nous aussi, l’aimions, mais le temps de lui rendre son temps, nous sommes tous démunis
Grand oracle, Dieu t’attend et tous les esprits aussi
J’ai vu dans les douze coups de son départ, le sourire de son père Krou Boni de se sentir désormais accompagner
Il s’apprête à leur offrir leur premier spectacle quand je me suis levé.
Là-bas, il n’est pas du tout malheureux, je l’ai vu et d’ici, organisons son départ à l’image de sa détermination et de son alvéole
Abongoua le pleure pendant que de l’autre côté, il crée la joie et qu’il y soit accompli.
J’ai failli connaître toutes ses chansons par cœur, mais il est parti avec son secret qui m’a bloqué. Adieu maestro ! Adieu maître ! Adieu l’animateur ! Adieu, le roi du micro
Au lieu de te pleurer, je t’écoute avec tes étoiles suspendues au-dessus de ma mémoire
Si tu as fait du tort, tu es pardonné parce que tu nous as donnés la vraie joie
Je salue Nanan Boni qui tu avais magnifié pour le rendre aussi immortel
Si je dois te conter, mes larmes m’empêcheraient de te chanter.
Adieu Problèmes d’Abidjan, adieu le crédit, adieu pour ce que tu laisses comme souvenir dans ton souvenir éternel. Pars en paix et c’est plus tard que les autres te revaudront, moi je t’ai compris depuis. Considère que je suis là, pour te regarder partir, entourer de tout le monde.
Fils d’Abongoua qui a connu l’extase de cet immortel de Boni Tcherewa qui plie sa natte.