Côte d’Ivoire: Où sont passés les intellectuels, stars ivoiriens ?

Où sont passés les intellectuels et les artistes ivoiriens au regard des dangers que court la Côte d’Ivoire ? Ce sont toujours les mêmes qu’on voit sur les plateaux de télévision se débattre comme ils peuvent et après c’est pour les taxer de pro-ceci, pro-cela. Ils sont où ces érudits qui foisonnent dans les rues et sont les champions de lutte et de protestation de leur salon, alors que leur pays n’est pas loin de reproduire les mêmes scénarios à l’approche des élections.  

Quand ils sortent pour certains, c’est pour prendre des positions dans le sens de la protection de leurs privilèges et disparaissent des radars. Au Sénégal, quand ça ne va pas comme c’est le cas en ce moment, les intellectuels, sportifs, artistes sortent pour donner leurs points de vue et souvent de leur éclairage, la situation s’apaise. Pourquoi quand le peuple ivoirien a besoin de ses intellectuels, sportifs, artistes et célébrités, ceux-ci disparaissent de peur de prendre des positions?

Ils sont tous pour la plupart inféodés dans les partis politiques pour vouloir devenir députés, maires, présidents de région, comme là-bas, on vole facilement sans contrôle. Ils ont démissionné de leur rôle régalien.

Comme la nature a horreur du vide, ce sont les demi-teintes qui pullulent partout pour semer la terreur dans les esprits. Ce sont des pasteurs qui, parfois, se transforment en éclaireurs. On comprend mieux la sortie tonitruante du Monseigneur Yao Marcellin d’Agboville qui, dans son prêche du dimanche dernier, a dit ce que le peuple voulait entendre, c’est parce que ceux-ci se sont rendus compte de la faillite de ces intellectuels, sportifs, artistes qui préfèrent se ranger dans leurs salons, pérorer dans les oreilles de leurs épouses et enfants comme si le champ politique était logé dans leur salon.

Vous êtes où, les savants ivoiriens ? Vous êtes où, philosophes, grammairiens, doctorants, les PHD ? Votre pays s’apprête à brûler et votre silence et votre calme s’apparentent à des fuites de responsabilité.

Dans tous les pays du monde, les intellectuels sont obligés de prendre des positions quand ils voient que rien n’y va pour aider au rétablissement de l’ordre, mais en Côte d’Ivoire, ils aiment apprécier les autres, en se réfugiant dans leur silence coupable. 

Qu’est-ce qu’il y a de si lourd et compromettant pour que tous ces intellectuels se taisent sur la gravité qui se dessine à l’horizon et qu’on voit à partir des émissions thématiques ? 

Il faut qu’ils s’arment de courage, car dire la vérité, n’a jamais fait du mal, bien au contraire, on rentre dans l’histoire car ce qui se passe au Sénégal où les intellectuels sortent pour donner leurs points de vue, rien ne leur arrivera. Les ivoiriens sont trop peureux et ce sont eux qui réclament la plus grosse part des gâteaux des luttes.

Sortez, intellectuels ivoiriens, n’allez pas vous mettre dans les rangs dans les services mortuaires pour des levées de corps.

                    Joël ETTIEN 

  Directeur de publication: businessactuality.com