Côte d’Ivoire: Patrice Kanté prépare activement la rentrée politique de sa base

Cadre du PDCI-RDA, natif de Didiévi, Patrice Kanté a toujours affiché sa flamme pour les idéaux du président Bédié et de sa famille politique. Délégué général de Saint Etienne (France), il prépare activement la rentrée politique de sa base. Dans cette interview, il se prononce sur quelques questions d’actualité.

Votre base, la Délégation de Saint Etienne doit avoir quelques soucis. Elle ne figure pas sur la dernière liste des structures publiée par la Direction du parti. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

C’est juste une question de forme. Mais, sachez que cette situation sera résolue dans les prochains jours. Comme vous le dites, la Délégation de Saint Etienne ne figure pas sur la dernière liste des structures du PDCI. C’est dû au fait que son premier responsable que je suis avais démissionné pour me présenter en indépendant aux dernières élections législatives. Mais, je sors d’une rencontre avec le Pr Kacou Guicahué. Nous avons échangé et nous nous sommes accordés. Seulement, c’est une décision qui doit être signée du président Bédié auprès de qui j’ai sollicité une audience, à Paris. Ce sera chose faite dans quelques jours. Et, la Délégation de Saint Etienne sera de retour. Officiellement. Parce qu’en dépit de ce souci de forme, notre flamme pour le PDCI est toujours restée vive. Et, dans quelques semaines, nous procéderons à la rentrée politique de notre Délégation, à Saint Etienne.

Vous êtes natif de Didiévi, comme le président du Sénat, Me Jeannot Kouadio-Ahoussou. Récemment, il a invité les chefs de village à demander au président Bédié de revenir au RHDP. Qu’en pensez-vous ? 

Avant toute chose, je voudrais vous dire que Didievi demeure un bastion du PDCI. Ceux qui s’agitent et qui ont vu en leur départ de notre parti un bouleversement total sont aujourd’hui confrontés à la réalité. Ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. L’aîné Kouadio-Ahoussou est aujourd’hui réduit à sa plus simple expression. Le RHDP où il vient de déposer sa valise, vient de lui donner un uppercut. Brice Kouassi, fils de Didiévi, vient d’être nommé au gouvernement. C’est la preuve que le RHDP ne compte pas sur Kouadio-Ahoussou, parce qu’il ne représente plus rien. Sentant le danger venir, il veut tenter une médiation pour le retour de Bédié au sein du RHDP, afin d’exister à nouveau. Mais, c’est mission impossible pour lui. A Didiévi, dans la région du Bélier, dans le grand centre, il a perdu son influence. Il n’est plus rien. Il ne peut plus rien.

Vous semblez déchaîné contre lui…

Ma réaction peut en avoir l’air. Mais, cela n’a rien de personnel. C’est un être humain et en tant que tel, je n’ai rien contre lui. Mais, quand il fait croire que Didiévi est acquis à sa cause et que les parents sont sa propriété privée, aussitôt je me dresse contre lui. Aujourd’hui, il ne mobilise plus. En cas d’activités, il fait du remplissage avec des gens venus d’on ne sait où, pour les caméras. C’est seulement de la com. Et, il en est conscient. Des chefs aux citoyens lambda, en passant par les cadres, Didievi reste un bastion du PDCI.

Outre Kouadio-Ahoussou, pensez-vous qu’un retour de Bédié au RHDP est possible ? 

En politique, les choses vont souvent très vite. Et, nul ne sait de quoi demain sera fait. Par le passé, j’ai dit que les présidents Bédié et Ouattara se voyaient seuls pour échanger. Toutefois, au vu de ce qu’il nous est donné d’observer depuis la rupture d’avec le RDR sur la question du RHDP, nous avons la ferme conviction que c’est définitif. Parce qu’au fil du temps, les positions s’enlisent de part et d’autre. Pour nous autres, le choix est clair. C’est le PDCI et son président Bédié.

La réforme de la CEI fait rage. Pouvoir et opposition ne semblent ne pas s’accorder, à 13 mois de la présidentielle. Avez-vous des appréhensions ?

Comme tout Ivoirien épris de paix, je souhaite que les élections à venir se fassent dans le calme absolu. 2010 et sa crise post-électorale font froid dans le dos. C’est pourquoi, il est important que tous les ingrédients soient réunis, pour que la présidentielle de 2020 soit une référence. Parmi ces ingrédients, il y a une CEI impartiale. Aujourd’hui, la crise est loin derrière nous. Plus besoin de représentants de tel ou tel parti au sein de cette structure qui organise les élections. Elle doit être une affaire de personnes loin des partis politiques, pour ne pas être sous les ordres de qui que ce soit. Malheureusement, la réforme annoncée s’est faite seulement à la surface. Le fond de la structure n’a pas été touché, malgré les appels de l’opposition et les observations de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Et c’est en cela que l’échéance électorale de 2020 effraie plus d’un concitoyen. Toutefois, nous espérons que la question de la CEI sera résolue, pour des élections justes et transparentes en 2020.

Pour ces élections, le président Bédié a relevé qu’il y avait des cas de fraude sur la nationalité…

Vous savez, le président Bédié parle peu. Parce qu’il ne dit pas n’importe quoi. Et quand il avance quelque chose, c’est qu’il a des éléments de preuve. La preuve, quand il a évoqué cette situation de fraude sur la nationalité à Abobo, cela a été confirmé par la voix officielle du RHDP. Kobena Adjoumani, porte-parole du RHDP, a reconnu qu’au RHDP la fraude sur la nationalité est une réalité. Pourtant, le président Bédié a été traité de tous les noms pour avoir lancé cette alerte. C’est la même chose pour les dangers de l’orpaillage clandestin sur lesquels il a encore attiré l’attention de l’opinion nationale et internationale. Aujourd’hui, il ne se passe plus un jour où des incidents relatifs à cette activité qui ne respecte aucune règle ne soient signalés. Le président Bédié, l’homme a la parole rare, a donc vu juste. Et, à travers vos colonnes, nous lui réitérons notre soutien.

Equipe B&A tv

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