les ivoiriens rassemblés dans la rueA LA UNE AFRIQUE 

Côte d’Ivoire: Pourquoi, il n’existe pas de sociétés civiles crédible pour rétablir l’équilibre?

Pourquoi, il est difficile de créer de vraies sociétés civiles, crédible et forte en Côte d’Ivoire où tout est lié ou rattaché à des individus qui eux aussi, sont liés à des partis politiques ? La notion de la citoyenneté n’existe pas en Côte d’Ivoire, parce que ce pays n’est pas une nation.

Les sociétés civiles ivoiriennes manquent de crédibilité ?

Si on demande à un ivoirien d’où il vient, il dira qu’il est agni de Bongouanou, bété de Daloa, ainsi de suite mais jamais il ne dira, je suis ivoirien. En dehors du peuple qui parle la langue malinké, les dioulas qui se croient chez eux partout où ils se trouvent, ils gagneront toutes les élections, puisqu’on le retrouve partout et forment un électorat captif. On verra un dioula qui dira sans gêne, qu’il est dioula de Daloa, Gagnoa, Aboisso, Bongouanou, parce qu’ils y sont depuis des lustres.

Ce sont des ivoiriens. Daloa, Gagnoa, Bongouanou ne sont pas des pays, mais des villes, donc, la notion de nation n’existant pas, ces dioulas aussi solidaires et éparpillés sur toute l’étendue nationale, ils gagneront toutes les élections.

Quel agni, bété, gouro, wê a désiré s’installer à Korhogo, Odienné, Séguéla et qui a été refusé ? La Côte d’Ivoire est une et indivisible et tout le monde doit se sentir chez lui partout où il se trouve. Le dioula quoiconqu’on dise, n’a pas peur de se déplacer et installer où il veut.

De leur esprit de solidarité, quand ils arrivent quelque part où ils pensent pouvoir bâtir une famille, ils font appel à des parents et au fur et à mesure, ils créent des dynasties solides. De grands travailleurs, commerçants, ils détiennent l’économie.

Hier, des femmes dioulas de Daloa ont fait une marche pour se déterminer et prendre position pour leur candidat, là, personne ne peut les empêcher et ils ont raison. A partir de la langue dioula, on peut créer par contre, une nation car la nation, obéit à des lois et règles, mais la principale, c’est la langue. L’agni, le bété, le gouro se parle où ? A la rigueur le baoulé, mais sa proportion se limite et ne peut pas concurrencer la langue dioula.

Les dioulas prennent tout au sérieux et de leur courage, ils s’implantent partout, alors ce qui ce n’est pas pareil chez les autres. On va me dire que chez eux, c’est la savane, le désert, ce qui les dédouane à venir habiter chez les autres, mais on peut fait l’élevage, extraire le miel, l’anacarde, il y a aussi chez eux des choses que les autres peuples peuvent faire. Qui a tenté ou essayé ?

Ils sont partout et nombreux inscrits sur les listes électorales, pendant que les autres, pour aller simplement s’inscrire, il faut leur demander pardon, ne soyons pas surpris de leurs victoires.

Tant que la Côte d’Ivoire, ne devient pas une nation et qu’elle se plairait à être une république, ce sont des ethnies majoritaires qui auront le dessus. Pendant cette période électorale, partout, ils vont faire des démonstrations de force dans les villes et  ils seront encore les plus nombreux, donc, vue sur cet angle, les sociétés civiles qui sont arrimées aux tribus, au peuples, auront du mal à exister pour dire qu’elles peuvent jouer sur des renversements politiques.

Si M. Ouattara se décide à rempiler un troisième mandat, comme il est de coutume en Côte d’Ivoire, il suffit que ses compatriotes dioulas se mettent dans les rues, la communauté internationale va plier genou, parce qu’ils sont majoritaires.

C’est aussi triste, mais le bété votera d’abord, son Gbagbo Laurent, le baoulé votera son Bédié, le dioula voter son Alassane, parce que justement, la Côte d’Ivoire, n’est pas encore une nation, mais elle demeure hélas, une république où, tous les pouvoirs seront toujours concentrés entre les mains d’un seul individu, qui satisferait d’abord les cadres de son clan avant de penser aux autres s’il y a encore de la place. Et les ivoiriens seront toujours fragiles devant ces situations pareilles, où c’est la majorité qui décidera et il faut arrêter de traiter les autres de tous les noms.

Si, on veut que ça change, alors menons d’abord le combat pour devenir une nation, une vraie, comme la France, la Belgique, le Ghana, le Nigéria…

                                                        Joël ETTIEN

                Directeur de publication : businessactuality.com

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