le pays brûle et Ouattara en campagneCÔTE D'IVOIRE 

La succession de Ouattara: LE RHDP RÉSISTERA-T-IL À L’APRÈS OUATTARA ?

Il est coutume de constater que les grands partis politiques qui autrefois ont fait la fierté des nations démocratiques disparaissent ou sont en difficulté après la disparition de leurs leaders charismatiques. Que ce soit en Europe ou en Afrique le phénomène semble identique. Malgré les luttes acharnées pour l’émancipation de leurs peuples et la modernisation sociopolitique et économique de leurs patries, les partis politiques sont tous confrontés aux velléités de la gestion humaine en leur sein entravant ainsi la continuité de leurs combats et de leurs œuvres.

En effet après le premier miracle ivoirien réalisé par le Père de la Côte d’Ivoire moderne Félix Houphouët BOIGNY avec le PDCI-RDA, le deuxième miracle est en cours avec le Président Alassane OUATTARA avec le RHDP.

Pays charnière de l’Afrique de l’ouest la Côte d’Ivoire occupe une position hautement stratégique dans l’espace UEMOA. Elle fait preuve désormais d’une stabilité politique, comparée à ses voisins en proie à l’instabilité régionale. Cette caractéristique s’explique sans doute par son nouveau système politique conduit par le Président Alassane OUATTARA. un régime présidentiel éclairé. S’il ne permet pas d’échapper aux médisances de son opposition, il parvient néanmoins à en limiter les conséquences sociopolitiques. Cette stabilité politique a permis à la Côte d’Ivoire de jouer un rôle essentiel de médiateur dans la résolution des crises régionales. Cependant, depuis quelques années, on assiste au recul de la démocratie dans les pays voisins notamment le Mali, la Guinée, le Burkina Faso. En outre, la recrudescence de la violence dans les territoires septentrionaux pose un véritable problème de sécurité à la Côte  d’Ivoire.

Conscient de ces facteurs de terrorisme et de déstabilisation, le Président de la République ivoirienne, Alassane OUATTARA, a engagé depuis quelques années des réformes importantes pour étayer les fondements de la stabilité du pays, notamment dans les domaines politiques, institutionnels, sécuritaires ou encore économiques. Cette dynamique de changement répond à la fois aux aspirations du peuple ivoirien et la communauté internationale. En effet, les réformes économiques ont un impact réel sur le pays. Celles qui touchent aux institutions et à la politique permettent davantage au régime de prouver sa volonté de poursuivre le processus de démocratisation. Mais, dans le domaine judiciaire, les réformes restent ambiguës. En effet, le Président entend préserver les principes du pouvoir afin de garantir la stabilité du pays et demeurer un îlot de stabilité régionale.

Cependant, le problème de la succession du Président OUATTARA se pose avec d’autant plus d’acuité. Surtout, lorsqu’il arrivera en fin de mandat. La succession revêt donc un caractère exceptionnel tant les interrogations sont nombreuses. Serait-il possible en l’état actuel des choses, qu’un homme émerge du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le parti au pouvoir ? Un homme qui puisse continuer et pérenniser dans la paix, dans l’union cette œuvre de reconstruction et de restructuration des fondements sociopolitiques et économiques gigantesques amorcée par le Président OUATTARA. Nous regrettons tristement et amèrement la disparition des deux Premiers Ministres notamment Amadou Gon COULIBALY et Hamed BAKAYOKO qui s’étaient distingués unanimement à prendre le flambeau et relever les défis majeurs selon l’entendement du Président OUATTARA.

Il serait donc regrettable de commettre la même erreur du Père de la Nation ivoirienne feu le Président Felix Houphouët BOIGNY. L’erreur de ne pas céder le pouvoir malgré le poids de l’âge à un successeur et l’aider sagement à continuer son œuvre et épouser sa philosophie dans la gestion de l’État. Mais hélas ! À sa mort, la guerre fratricide de ses « Disciples » et héritiers émanant des velléités de sa succession a fait basculer le pays dans les profondeurs abyssales ; source de tous les maux politico-militaires, socio-économiques et sécuritaires qu’a connus le pays. Une gangrène qui a causé le déclin et la déchéance de la Côte d’Ivoire sur tous les plans de 1993 à 2011.

Alors, en considérant les faits sus-cités, il serait ingénieux que le Président de la République Alassane OUATTARA use de tout ce qui est à son pouvoir, conformément à la constitution pour pérenniser la paix retrouvée et la démocratie substantielle d’une part, et d’autre part garantir, réussir sa succession au sein de son parti politique le RHDP qui demeure par ailleurs sans aucun doute la machine du développement de la nation et de la République. Cependant, il serait souhaitable, qu’il soit ce Président d’honneur, ce Patriarche, ce guide, ce sage, cet arbitre qui soit naturellement sous le chapiteau de sa demeure de retraite, le SUPERVISEUR des actions de ses « Disciples » à l’effet de leur prodiguer éventuellement de sages conseils pour l’unité, l’union et l’ancrage du parti pour la pérennisation de ses actions, de son idéologie et de sa philosophie dans la gestion efficiente de l’Etat.

Vaut mieux prévenir que guérir !

Idriss DAGNOGO 

Cadre RHDP Diaspora

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