Le « Pouvoir », c’est quand il te quitte que tu vois le monde.
Comme c’est beau le pouvoir, mais il faut le perdre pour voir que tout ça n’était que la vanité, rien que de la vanité et à la fin, c’est la manifestation de l’hypocrisie. L’homme lui, il vaut, c’est le pouvoir qui ne vaut pas ce que vaut l’homme. Allez demander à ceux qui, au plus fort de leur pouvoir refusaient du monde et le soir de la perte de celui-ci, même le chat du voisin, ne veut plus le sentir. C’est pourquoi quand on y est, on doit mettre l’homme au milieu car ces hommes attendent beaucoup de ce leader pour plusieurs raisons. D’abord, il y a la pauvreté et la misère qui sont intenables et que pour les vaincre, on a besoin du pouvoir pour les résoudre.
Les femmes les plus belles coulent dans le robinet sentimental du pouvoir comme de l’eau qui coule d’un robinet. Ça se bouscule à la porte de son bureau et sa tête enfle, souvent, on ne peut plus l’attraper pour lui parler. Les hommes d’affaires s’affairaient dans son bureau et des propositions les plus impensables se dessinent devant lui et il cherche à se créer de nouveaux amis, les anciens le connaissent, de peur de tout le temps le gêner, il leur tourne parfois le dos.
Quand le pouvoir passe trop, devient sucré, lourd, celui qui le détient se mesure à Dieu et il a raison. Tous ceux qui l’ont goûté vous diront qu’il est doux, tellement délicieux, qu’on ne le partage pas.
Mais, quand il disparaît, c’est là que le tenant va lire l’heure. Quelqu’un à qui on porte les chaussures, on lui met la cravate, il vit dans les rêves car le pouvoir c’est ça, il n’est qu’un rêve. Allez demander à Bazoum, Blaise Compaoré, Abdou Diouf, ah la liste est trop longue et c’est toujours en Afrique que le pouvoir surmonte, élève et rabaisse.
L’épouse ne se rend dans sa propre cuisine que pour goûter la sauce tellement qu’elle aussi sent le pouvoir. Les enfants partent à l’école en carrosse. Ah le pouvoir! Celui qui quittait son domicile avec escorte de plus de cinq ou plusieurs voitures, lui, il voit les autres mais les autres ne le voient pas et il passe. C’est juste après son passage que les feux tricolores redeviennent verts pour laisser passer les autres.
Le pouvoir bouche les oreilles et se rend au firmament de l’extrême gloire, mais son revers, c’est quand il part on voit la longueur du serpent. Le téléphone qui n’arrêtait pas de sonner, devient vide. Vous le secouez pour voir s’il est en panne, mais non, ce sont des numéros qui sont partis.
Devant le grand portail qui refusait les voitures, il n’y a même pas une trace de vélo. A la maison, le silence est triste car le premier qui parle provoque le bruit. Il est tellement flatteur qu’il se flatte lui-même, ce pouvoir.
Je l’ai côtoyé et je vous dis qu’il se prend vraiment. Maintenant, gérons son départ. Quand on le perd ou quand il te quitte, c’est là qu’on fait son bilan, souvent désastreux et immonde.
Je l’ai côtoyé, il a une telle odeur que souvent j’ai failli dire que c’est moi ce pouvoir, mais c’est quand je l’ai quitté, loin de toutes ces tracasseries que j’ai su qu’il n’est que vanité, du trompe à œil, un rêve.
Le vendeur de fleurs qui venait déposer les gerbes de fleurs tous les matins, s’il te cherche, c’est qu’il a sur toi son crédit. Quand on le perd à gauche, tout le monde converge vers la droite et vice-versa.
Mon cher tiens bon, avec le temps ils vont tout oublier et tu pourras revenir dans le peuple.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com