Bannir la haine en Côte d'IvoireCÔTE D'IVOIRE 

Le temps de la succession est arrivé, mais…

Quand on veut l’onction de son leader pour aller plus loin et devenir son dauphin constitutionnel, il faut y mettre de la manière qui peut l’honorer. On sent que ça bouge dans les QG des partis politiques pour la succession. Certains n’y vont pas de mains mortes et en leur sein, on sent des jets de pierres. Le peuple les observe et les regarde sans mot dire.

Tous ceux qui s’agitent, au lieu de profiter des failles du système pour rehausser le débat politique, ils se tirent tous dans les jambes et à la fin, les vieux qu’ils implorent leur retraite, resteront puisqu’ils ne voient pas autour d’eux des cadres matures, prêts à l’emploi.

Les ivoiriens se plaignent de ce que les trois ténors de la vie politique ne prennent pas leur retraite, mais pour mettre qui à leur place puisqu’en Côte d’Ivoire, quand tu n’es plus aux affaires, tu n’es plus utile et consulté. 

Dans tous les camps, pouvoir comme opposition, c’est des palabres inutiles au lieu de montrer sa maturité face aux enjeux réels politiques et sociaux. Dans le camp du pouvoir, le président Ouattara ne sait pas qui le met à sa place et comme il le dit, lui-même, pour former un présidentiable il faut au bas mot, 10 ans. Ceux qui étaient dans son orbite sont morts, formés efficacement pour lui succéder, ne sont plus de ce monde. Alors, il est obligé malgré vents et marrées, de rester, souvent en offensant la constitution.

Les enjeux politiques en Côte d’Ivoire sont énormes et qui obéissent à des règles de bonne conduite dictée en grande partie par la France. On ne peut pas devenir président de cette république si la France ne donne pas son aval ou son accord. Rien n’a encore changé dans l’animation et le fonctionnement politique.

Ainsi, le président Ouattara sait que s’il ne choisit pas le bon filon, non seulement, son entourage risque de le payer cher et la France ne compte pas perdre aussi son précieux pré carré qui est la Côte d’Ivoire. Autour de ces pays, tous les voisins sont en train de quitter le navire France-Afrique. Donc les deux prennent leur temps pour voir véritablement qui peut faire leurs affaires avant de laisser Ouattara partir se reposer.

Après la mort du premier président ivoirien, toutes les élections ne se sont jamais bien passées et c’est toujours la France qui est derrière et ça aussi, tout le monde le sait. Au regard de ce constat, ils ont éloigné les ivoiriens de l’amour de la politique au point où si Ouattara veut rempiler pour un autre mandat, beaucoup regarderont loin et laisseront faire pour éviter de se faire tuer.

Au PPA-CI du président Gbagbo, ces jeunes cadres oublient que leur parti politique est encore dans les embryons et qu’ils doivent poser balle à terre pour montrer leur maturité. Ils ont été victimes de plusieurs atrocités sociopolitiques. Ils n’ont pas encore eu le temps de faire le vrai bilan et donc la course prochaine des élections présidentielles, ne doit pas être leur fort, mais de procéder à la préparation de leurs militants pour remettre au goût du jour. Mais pendant que le président Gbagbo réfléchit à la chose, sur le terrain, ce sont des empressements qui s’éloignent de faire un choix.

Quant au PDCI RDA du président Bédié, l’attente trop longue pour la reconquête de ce pouvoir perdu, certains sont impatients qui sont partis et si rien n’est fait, beaucoup vont suivre. Là aussi, le temps de s’organiser pour le pouvoir d’État n’est pas mûr. Il faut se réunir pour faire le bilan de tous ces échecs avant de parler de qui ira ou pas. La France regarde. Tous ceux qu’elle voulait proposer, le peuple n’en veut pas, comme le cas de Thiam. Elle n’a pas aussi de cadre valable d’obéissance et de servitude pour la sauvegarde de ses intérêts, dans le camp du vieux Bédié.

Autant que les trois restent encore pour solutionner ces manquements avant de céder la place, si ce n’est la mort, mais là encore, c’est la déchirure. Le vieux Bédié n’a pas indiqué son successeur, s’il lui arrivait quelque chose, son parti va exploser, chaque ethnie partira avec un petit morceau, se sentant héritière.

A tous les niveaux, il y a de sérieuses remises à niveau à faire. Ils prennent leur temps et laissent leurs fils se manger entre eux.

En Côte d’Ivoire, la première onction qu’il faut négocier, c’est d’abord solutionner la présence de la France dans les choix des représentants au sommet de l’État, avant de songer de bénéficier de l’onction de son patron.

                     Joël ETTIEN

   Directeur de publication: businessactuality.com

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