Que veut l’opposition ivoirienne ?
L’opposition ivoirienne fait-elle exprès de provoquer ou ne maîtrise plus de vocables pour aborder les vrais problèmes dont souffrent les ivoiriens ? Nous écoutons et voyons certains cadres militants des partis de l’opposition en Côte d’Ivoire, la question que nous nous posons, dans quoi, ils sont au juste ? Tantôt, c’est Blé Goudé qui devient leur programme de société et souvent, ce sont des propos qui frisent avec la provocation, comme si faire de la prison, leur donnait de la force, du crédit, de la forte sympathie et de l’estime. Être opposant ne rime pas forcément avec la prison.
Nous osons espérer qu’une opposition, se fait fort d’être l’avocat, le défenseur de la société. En Côte d’Ivoire, la vie connaît tellement de difficultés et les élections approchent avec leurs lots qui appellent toujours les affrontements, à cause des trucages des résultats mais jamais, on ne les entend se prononcer sur ces sujets graves, si ce n’est perdre leur temps à s’attirer des foudres et présenter Blé Goudé comme leur seul problème.
Tout est augmenté en Côte d’Ivoire, on ne les entend pas prendre position pour donner de l’oxygène aux populations.
Bientôt, les ivoiriens vont se rendre dans les bureaux de vote pour élire leurs représentants locaux, (maires, députés, sénateurs, présidents de région, ect) mais ce qui provoque les incidents ne sont pas abordés, ni réglés. La sécurisation de ces bureaux de vote, les conditions d’éligibilité, le découpage des circonscriptions électorales et ils savent où se trouve le mal, mais jamais, ils ne vont en parler pendant qu’il est encore temps.
Faire de la provocation et faire de la politique, il y a tout de même un grand fossé. Il faut se contrôler dans les propos, ce dont le peuple a besoin, c’est une vraie formation politique et lui donner ces diatribes, il se perd. Est-ce que la vie qui est chère a été solutionnée ? Elle ne va-t-elle pas de mal en pire? Quelle est la position de l’opposition? Quelles sont les suggestions ? L’insécurité qui galope dans ce pays, quelle est sa position? Le pouvoir est dans son rôle de se protéger et d’avancer si cette opposition qui devrait lui apporter de l’oxygène et des critiques tombe dans les ragots. Son rôle est d’interpeller sur certains abus.
La Côte d’Ivoire n’est pas tombée dans une république bananière. Les institutions de la république fonctionnent, c’est quoi, ces provocations qui encouragent le peuple à applaudir comme si le rôle dévolu à cette opposition, ce sont les attaques, le théâtre.
Quand un peuple n’est pas formé et que ses leaders n’en tiennent pas compte dans les propos, il incite tout le temps ce peuple à aller à l’affrontement. Quand on sort d’une guerre où certains leaders se sont retrouvés déportés dans des prisons néocoloniales, il faut savoir prendre l’angle d’attaque. La France est toujours là qui tient une place importante dans la politique ivoirienne. Ce n’est pas par la force des mots que l’opposition vaincra, quand elle a été d’ailleurs vaincue. Si cette opposition ne sait pas le rôle de la France dans l’animation politique ivoirienne, qu’elle aille au champ et abandonne la politique.
Le PPA-CI doit songer à former ses militants qui ont soif de connaissances et non, les inviter tous les jours devant des commissariats et tribunaux pour aller gesticuler et applaudir ses cadres qui sortent des audiences.
Pour que le régime actuel ne parte pas en exil s’il perd le pouvoir, il faut bien qu’il y ait des élections crédibles, démocratiques, transparentes, participatives, mais est-ce le cas ? Tenant ces genres de discours, le PPA-CI s’active des foudres et invite le peuple à l’abattoir pour rien. Il faut revoir le contenu du discours car le peuple ivoirien, n’est pas formé politiquement et ça l’embrouille. Il n’a pas besoin de héros mais d’opposants qui l’éclaire.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com
