Religion: Un pasteur se prévalant de Jésus est mis sous l’éteignoir et déféré à la prison de Yopougon

Un pasteur se prévalant de Jésus est mis sous l’éteignoir et déféré à la prison de Yopougon. La Côte d’Ivoire est un pays laïc et donc, la liberté religieuse n’y est pas interdite. Ainsi, toutes les informations recueillies auprès de ceux qui le connaissent, nous disent que ce dernier existe avec son style depuis plus de 20 ans. Même du temps du président Houphouët, l’information lui serait remontée de l’existence d’un Jésus noir, de surcroit un baoulé de son ethnie. Il avait laissé faire.

Le collectif des pasteurs qui a porté sa plainte contre ce dernier, pourquoi c’est maintenant qu’il se réveille pour s’en prendre à ce Jésus noir ivoirien ? Est-ce parce qu’il est ivoirien, noir et baoulé que cette haine se prolifère en son endroit ?

Ce pasteur est gardé par des gendarmes qui assurent sa sécurité, donc logiquement, son existence est officielle. Qu’est-ce qui n’a donc pas marché ? Pour rappel, aucun pasteur ne se promène dans les rues pour forcer les chrétiens à venir dans son église. Si c’est parce qu’il se sert des réseaux sociaux qui dérange tant, il n’est pas le seul dans ce cas en Côte d’Ivoire, alors pourquoi c’est sur lui qu’on pose le grappin ?

Il ne fait pas partie des dealers. Les profanateurs, les blasphémateurs, ça court les rues dans les quartiers de la capitale économique ivoirienne. Ceux qui vont l’écouter ou qui sont ses fidèles, ils n’y sont pas par contrainte. A moins qu’il y ait d’autres aspects que la justice cache aux fidèles ivoiriens, sinon, à cette allure, on sent du déséquilibre dans le traitement religieux.

A moins que c’est un buzz recherché de connivence avec la justice, sinon, la flagrance est trop ouverte. A sa sortie, ce coup va renforcer davantage sa crédibilité et le mystifier. Son église sera encore bondée de monde car son parcours retrace celui de Jésus dont il se réclame. Peut-être même que c’est maintenant que le vrai Jésus blanc devant qui tous se prosternent, va se révéler à lui pour renforcer sa puissance de miracles, de délivrance.

On n’aurait pas dû le transférer en prison, mais l’avertir de veiller à ses propos. La justice ivoirienne à ce stade, n’explique pas tout et se pourvoit et perd en crédit.

Pour une fois qu’un Jésus est ivoirien, les ivoiriens vont le crucifier pour dire que tous les Jésus ont le même destin.

KOUDOU Anselm

                Correspondant permanent à Abidjan