église catholique ivoirienneINVESTIGATION 

Religion: Dans certains villages ivoiriens, il n’existe pas d’églises catholiques.

Il a fallu que nous nous rendions sur le terrain pour croire qu’en Côte d’Ivoire, il existe des villages sans églises pour nous en convaincre à vous convaincre, avec la multiplicité des églises qui poussent comme des champions, dans certaines contrées ivoiriennes. Eh bien, ces villages existent bel et bien. On les trouve dans la région du Zanzan, au nord et une partie de l’Indénié Djuablin.

Depuis quelques jours, nous sillonnons certains de ces villages très éloignés de la capitale économique ivoirienne Abidjan. Ils sont très éloignés à plus de 400 à 800 km.

Derrière la ville de Tanda, il y a des villages bien éclairés où l’accès est très difficile à cause de l’état des routes non goudronnées. Ceux qui les habitent ont été tous contraints de pratiquer la religion de Samory Touré, qui est l’islam. Ils sont tous musulmans qui parlent un agni clair, tous issus du groupe Akan, pourtant, ils ont leur culture et leur mode de vie très influencés par la religion islamique. Ils lisent très bien le coran, mais ne s’expriment pas en arabe dans leur quotidien. Ils vous disent que l’écriture du coran, n’a rien avoir avec la langue arabe.

L’enclavement a fait d’eux, des peuples qui vivent en autarcie. Les mosquées surplombent la toiture des maisons anciennes comme nouvelles. Ils ne sont pas guindés, encore moins désobligeants. Ils sont des croyants jusqu’aux os. Leur spécificité, c’est le coran et ils le connaissent presque par coeur et des enfants pratiquent la double école franco-arabe. Un peuple courtois, poli, respectueux des règles que leur impose l’islam. Ils partagent leur quotidien par les animaux domestiques comme le mouton et le cabri.

Des imams font office d’un grand respect qui guident les pas. Ils sont aussi considérés dans ces sociétés comme des chefs qui veillent sur la paix et l’entente. Savez-vous qu’ils n’ont pas vécu les affres de la guerre que la Côte d’Ivoire a vécue ? Est-ce à cause de leur pratique islamique qu’ils ont échappé à cette furie qui a laissé des traces indélébiles ? En tout cas, dans les zones où l’islam cohabite avec la chrétienté, les rebelles ont semé des douleurs, en faisant des victimes. Bref.

Nous y avons passé quelques jours à la recherche d’église, pas la moindre trace. Elles n’existent pas dans ces contrées. Il n’y passe pas de veillées prières, on ne crie pas dans les rues avec des hauts parleurs pour prêcher l’évangile. Il n’y a pas de pasteurs endimanchés comme des papes, des rois et ils vivent en parfaite harmonie. Ils vivent les uns avec  les autres en parfaite solidarité. Ils ont essayé de venir s’installer ici mais ça n’a pas marché, nous répondent les habitants. Ils ont gardé la pureté de leur tradition. Ils mangent en groupe, ils ne connaissent pas la jalousie. Ils pratiquent encore la tontine champêtre, qui consiste à  se soutenir pendant les travaux champêtres les membres du groupe. L’anacarde qui est leur culture pérenne, secondée par la culture de l’igname, peu de bananes, des mangues, ces produits produisent une seule fois dans l’année.

Compte tenu de l’état de leur route, ils se déplacent beaucoup à moto.  Il se connaissent tous et dans chaque cour, il y a des vases remplis d’eau pour les ablutions et chacun se sert quand il est l’heure de prier. Le calme des villages est joliment animé par des moutons et cabris qui passent de cour en cour, comme s’ils n’avaient pas de propriétaires. Ils sont pourtant hospitaliers et très accueillants, mais ils conservent leur première religion importée qui est l’islam.

                     Envoyé spécial: Joël ETTIEN

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