Côte d’Ivoire/Affaire Gbagbo : « Ni électeur ni éligible » (titre le quotidien Le Patriote du RDR) Liade Gnazegbo réagit.
Je l’ai toujours écrit et je ne cesserai de l’écrire : » il n’appartient pas aux vaincus d’une guerre d’imposer leur modèle de Paix ou de réconciliation au vainqueur ». Car seul le vainqueur fait ce qu’il veut de sa victoire. Il a le pouvoir de soumettre le vaincu. Mais ce qui est choquant et humiliant, c’est que les ex prisonniers de l’impérialisme français ne parlent pas d’une même voix.
Pendant que certains disent Non à la dictature de Ouattara, d’autres supplient Ouattara et lui demandent Pardon. Nos difficultés résident à ce niveau. Dans la galaxie de l’ex FPI de Gbagbo, beaucoup n’étaient pas suffisamment formés pour mener des luttes à long terme. Et plus la dictature de Ouattara perdure, plus la nature continue de faire son tamisage. Je ne comprends pas à quoi a servi l’emprisonnement de Gbagbo à la CPI ? Pour moi, le président Gbagbo a eu tort de parler tôt de paix et réconciliation . Mandela a accepté de parler de réconciliation avec ses adversaires de l’apartheid, après la libération de tous ses camarades.
La commission, vérité et réconciliation (CVR) avait été confiée à un religieux et Non à un partisan politique. La CVR avait pour but: Compassion, responsabilité et pardon. Dans le cas ivoirien, ce sont les ex-prisonniers de l’impérialisme qui sont pressés de parler de réconciliation et pardon , alors que leurs camarades continuent de mourir dans les geôles de Ouattara et le camp de leur belligérant n’a pas encore été entendu par le procureur de la CPI. Tout le monde est désinvolte aux souffrances des parents des victimes.
Autre incohérence flagrante : Simone Gbagbo demande pardon et le président Gbagbo, principal concerné, n’a jamais prononcé le mot pardon. Je donne raison à Gbagbo, c’est lui qui a été agressé le 19 septembre 2002 aux Ivoiriens de 3 heures du matin. C’est comme si on demandait à Zelenski d’aller demander pardon à Poutine ou Goïta d’aller demander pardon aux terroristes du nord du Mali. Et si c’était le monde à l’envers en côte d’ivoire ? Le vainqueur de la guerre ne parle jamais de pardon ou de paix. Je me demande pourquoi les vaincus sont les premiers à parler de paix ? Ouattara n’accorde aucun sens à leur pardon. Je donne raison à Ouattara sur ce point précis.
On ne négocie pas les libertés, on les arrache.
Liade G
