Côte d’Ivoire: Année de la jeunesse, c’est quoi le réel contenu ?
Qu’est-ce qui motive la fuite des jeunes vers des pays, avec autant de risques ? Voilà une des graves conséquences de la politique d’exclusion des jeunes dans la vision globale de tous les régimes en Côte d’Ivoire. Quand ils sont en campagne, ces politiques chantent que l’avenir appartient aux jeunes, mais une fois au pouvoir, ils les mettent dans les oubliettes. Il faut nourrir de la vérité aux jeunes.
Pour un pays comme la Côte d’Ivoire où les richesses naturelles abondent, si elles étaient équitablement réparties, aucun jeune ne se donnerait à la mort. Les étrangers envahissent le pays et les autochtones n’ont plus leur place et ils fuient la misère.
Quand des jeunes ne se sentent pas visibles dans une politique, la seule porte de sortie pour eux, c’est la fuite, dont les cerveaux et les bras valides. La Côte d’Ivoire qui a bradé son état civil, se retrouve au premier rang des accusés et victime de sa politique louvoyante à l’égard de ses propres jeunes.
Comme c’est une nation et qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, le président ivoirien s’est souvenu de ses jeunes et leur dédie cette année. Entre-temps, beaucoup ont fui pour aller mourir sur les eaux de la méditerranée et certains souffrent de racisme et d’esclavage chez les arabes. Il aurait fallu que des images et vidéos violentes soient projetées sur la toile pour qu’on se bouscule à les faire revenir, et si ceux-là rentraient, qu’est-ce qui pourrait les maintenir sur place, s’il n’y a rien à leur proposer, si ce n’est des discours ?
Cet appel pressant que le président Ouattara a lancé à l’endroit de sa jeunesse, quel serait son contenu ? Peut-on nourrir de faux espoirs à des jeunes qui se croient abandonnés par le système et dont leur avenir est plus préoccupant, les pousse à fuir des regards ? Dans cette volonté, ils croient que l’eldorado c’est, ailleurs, ce qui est faux, c’est parce qu’on ne les organise pas autour de projets fédérateurs et économiquement fiables.
C’est pourquoi, cette année-là, il faut qu’il y ait un vrai et rassurant contenu. Il faut redynamiser le secteur de l’agriculture qui peut offrir beaucoup d’opportunités à ces jeunes. Pour que ceux-ci ne se voient pas échouer dans la vie parce qu’on leur demande de s’orienter vers l’agriculture, il faut que l’état les forme dans des centres de formation, pour qu’à la sortie, ils sentent honorés et fiers d’avoir fait des études pour sortir ce que ces filières leur proposeront.
Ainsi, la Côte d’Ivoire aura de nouveaux agriculteurs diplômés qui afficheront leur fierté de produire. Quand ils sortiront avec des diplômes, même des CPA, leurs efforts seront reconnus par tous et ils ne se croiront pas se salir par la terre.
On parle de consommer local, mais qui viendra cultiver ces produits dits bio pour la santé des populations ? La culture des produits de consommation locale comme le riz dont l’exportation coûte plus chère que le budget national, se fera sur place. Dans l’agriculture, il y a trop d’opportunités et il faut y songer. C’est ainsi, que l’état pourra atteindre sa politique de l’autosuffisance alimentaire, tel est son objectif.
Il faut enlever dans l’esprit de ces jeunes le travail bureaucratique et administratif, car la terre, ne trahit pas.
Trop de discours tue des espoirs et vers la fin, ils croient se nourrir de mensonges. Si la volonté déterminée et farouche se manifeste, ce sont les autres jeunes qui voudront chercher à immigrer en Côte d’Ivoire et non le contraire.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactiuality.com
