Fokué, fête de génération en pays AkyéCULTURE 

Côte d’Ivoire-Culture: Le Fokué ou le mode de succession en pays Akyé.

Fokué ou le mode de succession en pays Akyé: une tradition de transition pacifique à valoriser mais que de difficultés dans certains cas

Le Fokué en pays Akyé ou encore appelé Attié

Le Fokué encore appelé fête de génération est un élément commun au peuple de la région de La Mé qui comprend les départements d’Adzopé, Alépé, Akoupé et Yakassé-Attobrou qui sont principalement des Akyés et des Gwa ou M’batto (même s’il y existe des Agnis) qu’il partage d’ailleurs avec d’autres peuples du pays comme les Ebriés.  

Au-delà de son caractère sacré, il a acquis aujourd’hui un statut culturel, un trésor inestimable à promouvoir, à valoriser et à vendre au monde afin d’en faire un bien complémentaire pour le tourisme ivoirien. Il organise la succession dans presque tous les villages qui le pratiquent.  

Ainsi, le passage à témoin entre une génération au pouvoir et celle en attente se fait ‘’ sans effusion de sang’’. A Grand-Alépé par exemple, le berceau des Akyé-Lepin, à moins de quarante km d’Abidjan, la capitale économique, selon plusieurs sources, la génération Djigbô 2000, vient d’achever son cycle de formation et d’initiation qui a débuté en 2000 et qui a duré 18 ans. En août 2018, elle a effectué sa sortie officielle à la place Hobi Gossan Aké Jean-Baptiste. 

 Cette importante étape franchie, poursuivent nos informateurs, la génération Gnandô actuellement au pouvoir pourra désormais la consulter dans la prise des décisions pour la bonne marche des affaires de ce village en attendant dans le starting bloc, son tour de règne dans une dizaine d’années.  

En clair, dans les villages où se pratique le Fokué, le pouvoir est géré à tour de rôle par chaque génération pour une période comprise entre 15 et 25 ans, et chaque génération comprend elle-même 5 catégories ou classe d’âge. Avant de venir aux affaires, les membres d’une génération devront donc suivre avec succès, les apprentissages des règles politiques, sociales, culturelles et économiques.  La grande sortie fait l’objet d’une fête populaire où il y a à boire et à manger à gogo.  

Bel exemple de démocratie mais que de difficultés dans certains cas 

L’organisation tel que faite, est une véritable démocratie à saluer. Malheureusement, dans bien de cas, des difficultés existent au sein d’une même génération. En général, toujours selon nos sources, les catégories doivent chacune conduire les affaires du village pendant au moins de 5 ans. 

 Mais souvent et c’est regrettable, au terme de cette période, le chef en fin de mandat, refuse de céder le fauteuil. Dans ce cas, le chef suprême de la génération a plein pouvoir de désigner un autre pour lui succéder et cela entraine un bicéphalisme à la tête de certains villages. Conséquence, il n’est pas rare de voir dans ces villages concernés, un chef de village reconnu par les autorités administratives car, détenteur d’un arrêté de nomination et un autre reconnu par le village.  

Et c’est bien dommage pour une succession pourtant bien définie depuis des lustres. 

                                                                               Une correspondance de  

                                                                                       N’cho Franck Yapi 

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