Côte d’Ivoire: Le rêve brisé de Gon Coulibaly à Ferkessédougou. 2ème partie

Quand on contourne les vrais problèmes, on adopte la raideur de celui qui dérive. Le discours de Amadou Gon Coulibaly à Ferké est une vraie dérive et une exaltation de la violence. Amadou Gon Coulibaly a montré « les vieilles habitudes de la politique africaine ».

Il a servi un discours rempli de violences verbales adresser à une personne en particulier, Soro Guillaume, mais aussi à tous les Ivoiriens qui oseraient critiquer leur bilan catastrophique. Il avait a réuni tous les anciens ministres du Nord encore en vie (De Lamine Fadiga à Laurent Dona Fologo) pour marquer le caractère régional-nordiste de son discours, qui est une mise en garde aux cadres du Nord qui n’adhèrent pas à son rêve présidentiel – du jamais vu dans l’histoire politique ivoirienne. Le premier ministre du RHDP (car s’il est vraiment un premier ministre de la république, il ne tiendrait pas un tel discours). Un discours qui incite à la peur, à la violence et à la haine de l’autre. Jamais de mémoire d’observateur, on a entendu un tel discours, d’une extrême virulence, même au fort moment de la guerre, le gouvernement de Gbagbo n’avait tenu de tels propos. Voilà un gouvernement RHDP, qui a endetté la Cote d’Ivoire qui se promène dans le pays avec l’argent du contribuable et menace les Ivoiriens. C’est facile d’utiliser l’argent des Ivoiriens pour montrer sa suprématie et sa force. Ah la politique ivoirienne !

On se fait toujours des ennemis imaginaires, plutôt que écouter ses adversaires. En ce qui concernent les chiffres : les prix d’achat de produits agricoles et de l’électrification rurale, Amadou Gon Coulibaly a gonflé les chiffres, comme toujours, ils sont tous des économistes. Bien entendu, au RHDP ils ont appris auprès de leur mentor Alassane Ouattara, tous des économistes hors classe, mais leurs populations sont affamées et pauvres. Le premier ministre pense tout dire devant une population du Nord qui a faim et qui est souvent obligé descendre au Sud pour pouvoir manger. Amadou Gon Coulibaly est tellement fier de ses résultats qu’il semblait rétrograde, distant des populations. Comment peut-il en être fier? Les écoles du nord sont abandonnées, les Hôpitaux sont des mouroirs mais Amadou Gon en est fier. Mêmes les enseignants du nord préfèrent enseigner dans le Sud du pays et tous les enseignants du Sud affectés au nord, demandent d’être réaffectés dans leurs régions d’origine et le premier ministre ne se pose pas de questions.

Pourquoi les nordistes fuient leurs propres régions, si le régime RHDP a apporté le paradis au Nord comme voulait faire croire Amadou Gon… peut-il donner des réponses politiques à ces questions ? Tout ce que les paysans et les agriculteurs du nord demandent au gouvernement, c’est de payer leurs produits au « juste prix » et non de faire des discours de haine, aux allures de propagande et au slogan pour jeu télévisé ( puisque la RTI, devenue télévision RHDP était présente). Voilà un gouvernement qui n’arrive pas à payer au juste prix les produits agricoles des paysans du nord, qui n’est pas capable de garantir une rémunération décente aux agriculteurs ivoiriens, et qui se permet de crier des chiffres qui n’existent pas. Où vit-il ce premier ministre ? N’entend-t-il pas les cris des paysans du nord et des agriculteurs ivoiriens ? Ces paysans qui préfèrent vendre leurs produits agricoles ailleurs, dans les pays limitrophes (le Ghana et le Burkina) pour pouvoir vivre. Le cacao-café ou l’anacarde ivoirien, soit un total de 25 % de la production ivoirienne vendue ailleurs, soit un manque à gagner important pour le budget national. Amadou Gon Coulibaly est si fier de ses résultats économiques et de ses réalisations, qu’il ignore que les paysans ivoiriens sont en train d’enrichir les pays limitrophes. Le Burkina, sans avoir une seule plantation de cacao est en passe de devenir un exportateur de cacao. Sans oublier que les prix pratiqués par les acheteurs de ces pays sont plus élevés que les prix du gouvernement ivoirien.

Que diront les paysans du Nord qui écoutaient ce discours d’autocélébration de Amadou Gon Coulibaly ? Avec les « prix donnés », que pensent les paysans du nord qui veulent d’abandonner la production du coton et de l’anacarde. Le rêve présidentiel d’Amadou Gon Coulibaly est en train de lui monter la tête, au point de devenir de plus en plus menaçant. Mais ce rêve présidentiel ne se réalisera jamais, même s’il met le couteau sous la gorges des Ivoiriens.

V.D