Le choix de Soro le rattrapeINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Le choix de Soro fait dans son parcours, n’est-il pas une erreur qui le rattrape?

Soro ne s’est-il pas rendu compte qu’entre lui et Ouattara, le choix n’était pas conforme et qu’il n’avait pas emprunté le bon chemin politique? Soro aura-t-il trahi le père Gbagbo ou assume ses erreurs ?

Le choix fait par Soro n’est-il pas son talon d’Achille aujourd’hui?

Quand on se souvient du parcours de Soro Guillaume du syndicat à la politique, en quoi et pourquoi il a rencontré M. Ouattara pour que les deux deviennent des alliés, pour se diviser en si peu de temps ? Qui a formé syndicalement Soro, est-ce le président Ouattara ou le président Gbagbo ?

De la FESCI (fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), M. Gbagbo alors grand opposant au président Houphouët Boigny, à la conquête du pouvoir et pour le fragiliser, il va former un certain nombre d’étudiants, dont Soro Guillaume, Martial Ahipeaud, Charles Blé Goudé…

L’atmosphère à l’université de Cocody à cette époque, était très électrique. Les pouvoirs des présidents Houphouët et Bédié pour chercher à mettre le calme à l’université, les poursuivaient et pour ceux qui n’avaient pas la chance, tombaient dans le filet, aucun syndicaliste n’a échappé.

Soro Guillaume était le petit du président Gbagbo et pendant tout le leur parcours, c’est Gbagbo et Soro, au point où, à un moment, tout le monde pensait véritablement qu’à partir de cette formation de gauche inculquée à ces responsables de la FESCI, aucun étudiant n’allait tourner le dos à l’opposant Gbagbo qui va devenir président de la république.

Il cherche ses étudiants, point de Soro. Le président Bédié avait initié le concept de « l’ivoirité » mal communiqué et ses opposants s’en saisirent du contraire qu’ils vont utiliser pour le combattre et le renverser.

Le revirement de Soro

Soro est du nord et pourtant, il se nomme Guillaume et non Coulibaly. Il se sent solidaire des causes de ses frères du nord et trouve que la Côte d’Ivoire était entrain de se diviser et un coup d’état emporte le président Bédié en 1999. Soro est en Europe pour ses études ou exilé comme on entend.

Le RDR se sent visé par tant de concepts pour l’exclure. Dès lors une rébellion éclate et qui prend la parole, c’est Soro Guillaume. Le président Gbagbo tombe sur la tête. Pour lui, si Soro conduit ou devient le porte-parole d’une rébellion, il peut tenter de l’en dissuader.

La suite, c’est les défilés politiques de négociations et en pourparlers, le président Gbagbo accepte d’intégrer les rebelles dans son gouvernement et qui se retrouve devant lui, son feuil Soro, l’ancien secrétaire général de la FESCI. Ils deviennent de égaux, collègues. Dans les négociations, le président Gbagbo l’amadoue, souvent sur des péniches pour lui demander de tout laisser tomber et de le rejoindre. Soro était plus à l’aise avec le président Gbagbo avec qui, les rapports étaient saints, de père à fils.

Le choix Ouattara fait par Soro

C’est dans cette rébellion il va rencontrer le président Ouattara qui voit en lui, un courageux. Les deux ne sont pas de la même tendance politique. Soro Guillaume est socialiste et le président Ouattara, un libéral, dérivé de la droite.

Il va faire de lui, un bras séculier car la plupart des militaires dans cette rébellion, n’avaient l’éloquence encore moins des grands intellectuels et Soro va devenir incontournable. Voilà le militant de gauche qui va intégrer de force, les libéraux proches de la droite.

Les méthodes ne sont pas les mêmes. Le socialisme est radicalement opposé aux pratiques de la droite dont émanent les libéraux. N’est-ce pas une des raisons qui a fait exploser la jarre entre lui le président Ouattara ?

 Soro veut-il rejoindre sa première formation ? Le président Gbagbo est en prison et refuse de le recevoir, mais il a tout fait pour aller saluer son jeune frère Blé Goudé Charles.

Mais pour le moment, tous ses anciens syndicaux ne sont plus au pouvoir et il a contribué à tuer cette branche politique des étudiants et voilà le jeune Soro qui est devenu mature et qui avait tout eu et se rend compte de son erreur de choix et comment va t-il terminer sa course, dans l’isolement ? Aura-t-il trahi ou assume ses erreurs ? C’est à la fin de cette bataille qui nous situera. Comme disait le président Gbagbo, dans tout film, c’est la fin qui compte. On attend donc cette fin.

                                                                                          Joël ETTIEN

                  Directeur de publication : businessactuality.com

Related posts

Leave a Comment