Grossesses en milieu scolaire ivoirienINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Les cas de grossesses scolaires remplacent la croissance économique

Quand des villes ivoiriennes sont hostiles à l’émancipation des filles dans leurs régions où des hommes engrossent des filles scolarisées à leur bas âge et aucune sanction exemplaire médiatisée à leur encontre. C’est terrible. La région en tête des amoureux des vierges, c’est la Nawa qui a pour capitale, (Soubré), pour la seule année de 2023, 293 cas de grossesses scolaires, la région du Poro (Korhogo) au nord: 268 filles enceintes, la Marahoué (Bouaflé):  234, Gbeke (Bouaké): 234, Haut-Sassandra (Daloa): 199, les Grands-Ponts (Dabou): 154, le Gôh (Gagnoa): 145; l’Agneby-Tiassa (Agboville):144, San-Pedro 131. Toutefois, il convient de signaler que dans toutes les régions ivoiriennes, le phénomène prend de l’ampleur.

Sur ce constat, l’avis de Liadé Gnazegbo est sans complaisance: « Bientôt l’augmentation des grossesses en milieu scolaire va remplacer la croissance économique en Côte d’Ivoire. Voilà comment on détruit l’avenir d’un pays. Aucune sanction pénale envers ces fauteurs de troubles dans le milieu scolaire. En  2022, le taux de réussite au baccalauréat était de 29% et celui du BEPC de 30% sur l’ensemble du territoire national. C’est une régression de notre société. Comme je l’ai écrit: l’éducation et la formation sont une condition majeure de l’émancipation de chacun et de l’avenir de notre pays. Le gouvernement doit agir rapidement pour que ce phénomène soit éradiqué. » 

Quoi d’autre à ajouter ? 

Pour un pays qui se veut émergent, c’est à partir du taux d’admissibilité au BAC et au BEPC. S’il dépasse les 50% au plan national, c’est que ce pays émerge, dans le cas de la Côte d’Ivoire, le taux du BAC est 29% et celui du BEPC est de 30%. Qui seront les formés de demain pour assumer les postes de responsabilité et diriger le pays ?

Aucun diplôme ivoirien n’est reconnu au plan international. 

L’inquiétude, c’est le manque de confiance de certains hommes ivoiriens amoureux qui laissent pleins de femmes célibataires pour aller se défouler sur les petites filles scolarisées et on ne leur fait rien, en cas de grossesse. Souvent, ce sont les enseignants qui s’adonnent à de telles pratiques et nous voudrions que leur sanction soit médiatisée pour marquer les esprits. 

Autrefois, les internats permettaient aux filles de se mettre à l’abri et depuis qu’ils ont été supprimés on ne sait pour quelles raisons, ce sont les fraîches et vierges filles de demain, l’avenir du pays qui se retrouvent avec des grossesses non désirées qui ne sont pas reconnues et ces filles-mères, sont obligées d’arrêter leurs études pour s’occuper de leurs enfants.

On n’a pas encore terminé l’année et nous sommes à 1811 cas de grossesses en milieu scolaire sans compter les autres chiffres insignifiants aux yeux des enquêteurs, mais c’est énorme. Faut-il que chaque parent des jeunes filles, fasse le pied de grue devant les classes de leurs filles pour les protéger de ces prédateurs sexuels ? Faut-il une police spéciale anti-grossesse en milieu scolaire, mais sur quoi ils vont fonder leur investigation pour mener leur guet-apens ? Ce phénomène est handicapant pour l’évolution de la jeunesse ivoirienne.

Au nord, on nous apprend que la plus jeune fille enceinte a seulement 9 ans. Ce n’est pas un crime ça, sans compter le cas des viols. Où en sommes-nous ?

                         Joël ETTIEN 

     Directeur de publication: businessactuality.com

Related posts

Leave a Comment