Côte d’Ivoire: Comment peut-on parler de souveraineté, lorsque tout doit venir de la communauté internationale?
Comment peut-on parler de souveraineté en Côte d’Ivoire, lorsque l’opposition fait toujours appel à la communauté internationale, avant d’agir ? Comment peut-on parler souveraineté lorsque nos élections sont financées et supervisées par cette même communauté internationale ? De quelle souveraineté, il s’agit en Côte d’Ivoire, si pour peu, on occulte les vrais problèmes pour distraire ou faire du tourisme dans les esprits des ivoiriens pour masquer des incohérences ?
Peut-on parler de souveraineté sous le joug de la France-Afrique ?
Pendant que les autres pays africains se battent pour se détacher du joug de la France-Afrique, les ivoiriens se jouent les bébés gâtés. Les maliens ne sont pas allés discuter avec la France pour renverser le président IBK. Les burkinabé ne sont pas allés demander la permission à la France pour chasser le puissant Blaise Compaoré et pourquoi, les ivoiriens veulent toujours que les autres viennent faire leur palabre à leur place ?
Dans leur incapacité de faire face à l’adversaire, si ce n’est pas Dieu, Jésus, par des prières qui n’ont jamais produit de miracles, c’est à la France qu’elle tend la main. Nous avons tous cru qu’à la chute violente du président Gbagbo, toute cette opposition ivoirienne, se mettrait ensemble pour tirer les grandes leçons, mais non, comme chacun trouvait son compte dans ce brouillard, personne n’a voulu provoquer le débat.
La voilà aux pieds du mur. L’opposition a occulté son combat politique, en se liant d’amitié avec la communauté internationale, qui vient de briser tous ses espoirs et la première, la cour africaine des droits de l’homme et des peuples. A la veille de la visite du président Ouattara à Paris récemment, le président Bédié a adressé un courrier au président Macron pour le supplier de convaincre ce dernier de ne pas briguer un troisième mandat. La suite, une douche froide.
Une souveraineté basée sur l’extérieur
Comment, l’opposition ivoirienne peut-elle compter sur l’extérieur pour mener son combat de souveraineté ? Si elle doit compter sur la France, celle qui tire les ficelles de son pouvoir, elle aura fort à faire. Pour souvenir, le président Bédié n’est pas un novice en la matière, pourquoi, c’est toujours lui, qui donne la chicotte au pouvoir pour fragiliser ses compatriotes dans cette lutte ? C’est le PDCI RDA d’après M. Kakou Guikahué, qui a fait stopper les manifestations du 13 août dernier, sinon le pouvoir du président Ouattara tombait.
Tant que le président Ouattara protège les intérêts des multinationales françaises, elle ne fera que l’accompagner et pourtant, cette même France craint le changement quand le rapport de force change.
Quand le ministre des affaires étrangères françaises compare la Biélorussie à la Côte d’Ivoire, c’est une indication et un appel qu’il lance aux ivoiriens. On n’aide que celui qui fournit des efforts et qui n’y arrive pas. La France, toujours la France à quoi s’attendait donc cette opposition ?
Si mes écrits s’adressent à cette opposition, c’est parce que M. Ouattara, me séduit, mais il est dans son rôle et il le joue bien. Comme c’est l’opposition qui veut lui arracher le pouvoir, je trouve que cette manière de concevoir toutes ses stratégies, est à revoir.
On ne demande pas la permission à un pouvoir qualifié d’inique pour mener des actions contre ses pratiques. A cette allure, la France sera encore et pour longtemps, en Côte d’Ivoire déguisée et assise dans l’antichambre pour dicter sa loi, en fonction de ses intérêts.
On ne combat pas un pouvoir qualifié de dictatorial, dans des enclos, des conférences et des meetings à n’en plus finir. Le pouvoir ivoirien connaît les faiblesses d’en face et il les piétine sur la marche de son palais. Quand on compte sur quelqu’un pour vivre, le jour où il ne répond pas à vos exigences, votre vie s’arrête net. Donc, au regard de cette analyse, la Côte d’Ivoire est encore loin d’acquérir sa souveraineté.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com
