Ama Hélène chanteuseCULTURE 

Côte d’Ivoire: Les agni du Moronou, ont leur symbole, musical, elle se nomme Ama Hélène.

Et si Ama Hélène n’avait pas existé pour promouvoir la culture agni du Moronou et de l’Ahua, que deviendrait cette richesse tradition akan qui souffre de s’inféoder dans le modernisme ? Les agni ont désormais leur symbole musical, Ama Hélène, celle qui se promène avec l’inspiration débordante dans son sac à main.

Ama Hélène pour le retour aux valeurs traditionelles

Les Ahua sont un grand peuple qui est regroupé dans le Moronou, dont la capitale est Bongouanou, au sud-est de la Côte d’Ivoire. Un peuple très brave et pionnier dans la cacao culture en Côte d’Ivoire. Tellement préoccupé par les travaux champêtres que la musique n’a pas été leur fort, si ce n’est leur folklore Ahoussi qui les berce et souvent les faire pleurer pendant les funérailles. De Appia Moro d’Arrah qui n’a pas pu sortir au-delàs des frontières du Moronou, c’est Boni Cantador de la capitale, qui s’est battu bec et ongle pour rehausser, cette valeur orchestrale et qu’il l’a fait voyager en Afrique.

Comme tout être humain, grandit et meurt, ce bâtonnier de la musique Agni, Cantador a tiré sa révérence. Le Moronou, était en attente maximum, d’un leader culturel, quand surgit, comme une gazelle dans une prairie, la ravissante à la voix d’or massif et au regard blafard d’amour pour son métier, Ama Hélène. C’est d’elle que nous allons aujourd’hui parler parce qu’elle le mérite.

Son histoire a été un coup d’essai devenu, un coup de maitre. En pays agni, d’autrefois, on ne scolarisait pas les jeunes filles, de ce fait celles qui ont eu la chance d’y aller, dès qu’elles décident de ne plus poursuivre leurs études, c’est du pain béni pour les parents. C’est ainsi aux cours primaires, Ama Hélène, décida de raccrocher. Sa mère, grande cantatrice et lead vocale, d’un groupe Ahoussi de Kangandi, était inscrite à participer à un concours de chant. Le jour j, la pauvre tombe malade. Ama Hélène est toute petite, suivant souvent sa mère prester.

Il y a un vide et pourtant, ce groupe devrait prester et comment faire ? C’est ainsi que la petite Ama Hélène se décide de relever le défi. Quel âge devrait-elle avoir, peut-être 10 ans. Le concours a lieu devant des milliers d’invités et les regards, l’encouragent, le cœur serré à remplacer sa mère souffrante, pourtant renommée dans la région. Comme en milieu manding, les cantatrices, c’est comme ça, que sa mère, l’est dans le Moronou.

Le tour du groupe Ahoussi de Kangandi se présente devant les membres du jury, et qui on voit, la petite frêle Ama Hélène, comme lead vocale. A cette époque, la voyant sur ses petites jambes, il faut qu’elle accompagne la chanson par des pas de danse. On la lance et hop, une étoile venait de naitre. Sa prestation et ses jeux de jambes ont séduit et le groupe remporte la victoire. Comme un remède miracle, sa mère est informée de ce que sa fille, qui lui portait souvent ses gourdes d’eau, venait de produire sur la scène et grâce à elle, le groupe, remporte le trophée. Nous étions en 1991.

La bénédiction n’a pas tardé et le groupe décide de l’encadrer et voilà qu’elle entre dans le panthéon des grandes stars de la musique ivoirienne, qui va relever la saveur de cette culture, dans le modernisme. Aujourd’hui, dans le monde entier, sur les réseaux sociaux, elle fait emporter sa belle et onctueuse voix. Les agni Ahua, qui peinaient d’avoir leur cantatrice, l’adulent et cela ne fait que l’inspirer davantage.  

Depuis 2003 à ce jour, elle multiplie ses prestations et encadrée par des professionnels, elle pénètre doucement, les grands milieux, avec ses contraintes de critères rigoureux.

Ama Hélène est devenue une marque déposée et n’arrête pas de revenir se ressourcer auprès de ses parents pour puiser la profondeur des métaphores agni pour mieux caricaturer la société. Elle chante, l’amour, la tristesse, la joie et donne des conseils à travers ses indiques.

Sensibilisation contre le coronavirus

A l’avènement du Corona virus, ses parents agni ont été gratifiés et sensibilisés à travers une chanson spontanée, qui rappelle les mesures barrières et les gestes qui sauvent. Si le virus n’a pas pu atterrir dans le Moronou, c’est en partie grâce elle. Merci Ama Hélène.

Nous rappelons qu’elle a, à son actif 4 albums de belles factures, les uns plus beaux que les autres.

Ma chère Ama Hélène, moi-même natif de la région, je voyage étant en Europe avec ta voix qui m’accompagne. Je viens d’apprendre que tu participeras au premier festival Ahua. Je comprends aussi, les raisons de ta participation active pendant les obsèques de notre baobab Boni Cantador, qui t’aurait léguée son onction pour que tu demeures toujours dans la grâce et que ton inspiration, ne se tarisse point.

Il parait que tu vas participer à un grand festival, premier du genre dans le Moronou et qui va se tenir à Abongoua, comme si j’y étais, voilà ma contribution et j’embrasse tes doigtés culinaires. Dieu veille sur toi ! Comment dire, merci pour l’éducation que tu donnes à nos cousins, tes enfants. Waoo, Ama Hélène, ne me donne pas la soif, j’ai assez faim de ma région. Continue !

                                                                      Joël ETTIEN

       Directeur de publication : businessactuality.com  

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