Ibrahim Cissé BacongoCÔTE D'IVOIRE 

La désignation des candidats RHDP, donne-t-elle droit à Cissé Bacongo d’intimider à la place de la démocratie ?

Le Secrétaire exécutif du RHDP CISSÉ Ibrahim BACONGO s’est adressé ouvertement aux cadres de son parti susceptibles de candidater en indépendant aux élections locales dans un langage édifiant, choquant voire autocratique. « (…) Toi tu es Ministre, et quelqu’un est candidat indépendant, il est dans ton ministère et puis tu ne peux pas lui parler. On ne peut pas accepter. C’est le parti qui fait de chacun de nous ce qu’il est. On ne passe pas de concours pour devenir Ministre ni DG. Quelqu’un qui n’est pas loyal au parti, dont l’engagement n’est pas sincère, dont la conviction est vacillante qui est avec toi, ce n’est pas moi de dire ce que tu as à faire… ».  Déclare le Ministre CISSÉ Bacongo.

Faut-il rappeler au Secrétaire Exécutif que le sommet n’est rien sans la base militante ?

En effet, la désignation des candidats RHDP aux élections locales a engendré des remue-ménages au sein du Parti. Une désignation dont les règles ne sont pas connues des militants. Seule une décision de la classe dirigeante notamment du Directoire et du secrétariat exécutif est imposée au reste des militants. Or la restructuration du parti voulue par son président Alassane OUATTARA avait donné une place de choix à la base militante dans les consultations et les prises de décisions du parti. Fort est de constater que ces principes démocratiques naguère félicités par l’ensemble des militants sont foulés aux pieds et poussés calendres grecques. 

Nul n’ignore que la démocratie interne au parti demeure la base sine qua none du rassemblement démocratique qui par ailleurs vise à faire participer les adhérents aux délibérations et à la prise de décision au sein du parti. Il n’existe pas de formule unique de réussite de rassemblement comme veuille faire croire la classe dirigeante. Les principes de participation et de centralisation devraient généralement être au cœur des discussions. Ils concernent naturellement le degré de collégialité dans la prise de décision du parti. C’est un ensemble de dispositifs, politiques, démarches qui visent à associer les militants au processus de décisions politiques.

La démocratie interne a ainsi une influence sur la sélection des candidats, sur la désignation des dirigeants du parti et sur l’élaboration des programmes et des stratégies du parti. À fortiori, la défiance croissante des militants à l’égard des autorités du parti, qui est une causalité de la montée de l’abstention électorale des militants et sympathisants pourrait contribuer à éroder fortement la légitimité des décisions des autorités dirigeantes. Par ailleurs, les prises de décisions transversales à sens unique contraignent désormais des cadres à recourir à d’autres modalités contraires aux leurs. Cependant, les divergences de points de vue et d’options pour la gestion de la société ainsi que les enjeux d’une élection ne doivent pas être de nature à mettre en danger la paix, l’unité et la cohésion du parti.

L’insistance du Secrétaire exécutif CISSÉ Bacongo sur la dimension de la sanction comme critère de distinction tend ainsi à devenir impertinente, puisqu’elle réduit considérablement l’union et la cohésion. Ce n’est pas l’intimidation ou la sanction qui ferait du parti une organisation forte. Au contraire elle contribuerait à accorder du déficit à la fonction de régulation des comportements des individus en matière électorale; son caractère irraisonnable suscitant une réaction spontanée opposable des codes de discipline.

La démocratie interne devrait être légitimée au lieu de privilégier la doctrine autocratique. La politique du développement national ou local doit servir au lieu d’avilir le peuple.

Idriss DAGNOGO

Cadre RHDP Diaspora

Related posts

Leave a Comment