Côte d’Ivoire: Qui fait croire au président Ouattara que nous sommes contre lui ?
J’aime tellement mon pays et que de cet amour, j’ai quasiment tout plaqué pour sa promotion, mais il se trouve que j’ai l’impression de prêcher dans le désert pourtant, je n’ai autres soucis que son bien être.
Depuis longtemps, nous avons battu le pavé contre l’injustice, parce qu’on s’est dit que ça n’arrive pas seulement qu’aux autres, mais on nous fait croire que nous sommes contre le régime de notre pays. Pourquoi devrions-nous être contre ceux qui ont la charge de son destin ? C’est comme si nous tirons des balles dans nos propres pieds, non. Il ne faudrait pas non plus donner l’occasion à certains pour narguer les autres qui, dans le professionnalisme prennent des risques comme nous qui sommes tout le temps convoqués, interpellés dans les institutions pour nous intimer l’ordre de nous taire. On ne peut pas se taire, parce que notre pays s’est lancé dans trop de programmes titanesques qu’il faut lui apporter de l’éclairage.
On aura tout à gagner d’associer toutes les compétences dans le développement de notre pays, mais pour peu qu’on critique objectivement le pouvoir pour redresser des torts, ce même pouvoir nous éloigne du combat comme pour nous punir et nous soumettre à la dèche, à la mendicité. Ce que nous faisons au quotidien, certains quittent l’Europe pour venir empocher des milliers de nos francs puisqu’ils raisonnent en euros pour souvent des résultats qui ne reflètent pas la réalité.
Pourquoi vouloir dire certaines vérités serait sujet de ne pas aimer le président Ouattara? Pourquoi on lui dit toujours de se méfier de nous parce que nous ne sommes pas dans les encensements, les hommages ? N’a-t-on pas coutume de dire que aime bien châtie bien ? Que gagnerons-nous à critiquer sans rien proposer en retour pour qu’on fasse croire au président Ouattara que nous sommes contre lui ?
Ce matin, nous venons dire publiquement que nous pouvons être performants dans la diversité d’opinion et regarder dans les différentes directions. Pensez-vous que Liadé Gnazegbo, Nestor Koffi, Joël ETTIEN, Christian Vagbé, pour ne citer que ceux-là, sont contre la république, parce qu’ils critiquent? Le croire simplement est dédaigneux.
Le président Ouattara fait d’énormes efforts, mais il y a des dossiers sur lesquels, nous attirons son attention pour que le développement soit réel et profitable à tous. Il construit des ponts, des routes, la Côte d’Ivoire est en chantier, tout est en son honneur, mais par exemple, les programmes scolaires et universitaires ne répondent plus aux besoins du pays. Le système forme plus de chômeurs car tous ces diplômes conduisent à la bureaucratie. La part de l’excellence, de la recherche, de la médecine, de l’invention, du talent ingénieux est mise en minorité, le dire en longueur de journée ne veut pas dire que nous sommes contre le président Ouattara.
Demander au président Ouattara de mettre l’accent sur la transformation de nos matières premières pour créer plus d’emplois, ça aussi, on est contre le président. Aucun pays dans ce monde ne s’est développé en laissant partir ses matières premières à l’étranger pour les transformer, elles créent plus d’emplois chez eux au détriment de la jeunesse ivoirienne. Le dire aussi, serait contre le président Ouattara, mais à quel moment ceux qui l’obligent à regarder ailleurs, lui permettront de nous voir et de nous écouter aussi car nous rentrons dans les maillons des chaînes de ce développement.
Vous croyez quoi, que nous sommes anti-développeurs? Non, mais nous ne voulons pas nous inscrire sur la liste de ces influenceurs, ces cyber-activistes qui n’apportent que la médiocrité et rien pour la formation des jeunes.
Non, nous ne sommes pas contre le président Ouattara, bien au contraire, car pour ce qui anime sa volonté, il lui faut des béquilles et c’est le rôle que nous nous sommes donnés de jouer.
Président Ouattara, nous n’avons rien contre vous, peut-être que nous vous aimons trop c’est pour cela que nous agissons en mettant à votre profit, nos multiples ressources intellectuelles. La Côte d’Ivoire est notre bien commun, quiconque la dirige est notre précieux gardien, car celui qui couche avec ta mère, tu dois l’appeler papa, c’est dans cette logique que nous nous inscrivons.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com
